La revue L’Incroyable a été fondée en 2015 par l’artiste Clotilde Viannay.

Elle a connue depuis, trois numéros.

Chaque numéro est consacré à un ou une artiste et retrace son adolescence, en tant que période fondatrice de sa pratique. Le premier numéro était consacré à Juliette Gréco, le second à Jim Shaw, le troisième à Nicole Eisenman. Mais au-delà d’un portrait de l’artiste et de ce qui est au fondement de son travail, c’est aussi la peinture d’une époque dans un lieu donné qui est proposée par chaque numéro.

Mis en forme par des graphistes différents, chaque nouveau numéro de la revue se distingue en tout point des précédents : format, aspect du titre en couverture, caractères typographiques utilisés, mise en page, iconographie, etc. Cette variation de la forme redouble la variété des contenus : entretiens, essais, fictions en texte et en images, documents et archives, reportages, séries photographiques, reproductions d’œuvre… 

Cette variété des contenus est sensible à l’intérieur de chaque numéro, mais aussi, et plus encore peut-être, d’un numéro à un autre. Elle contribue pour beaucoup à la singularité de chaque numéro. Cette diversité est notamment due au caractère non systématique des recherches menées par Clotilde Viannay. Car ce qui structure chaque numéro c’est le mouvement de l’enquête menée par la rédactrice en chef. Cette dynamique éditoriale, très subjective, s’amorce par un long entretien mené par Clotilde Viannay avec l’artiste choisi pour chaque numéro. Le reste du numéro se déploie à partir de cet entretien, de ce qui s’y dessine. 

Avec L’Incroyable, on voit comment l’édition peut être considérée comme une forme d’écriture. Une écriture en partie déléguée, comme l’est, au cinéma, celle du réalisateur.