En 2017, François Havegeer et Sacha Léopold, membres du studio de design graphique Syndicat, ont créé la Revue Faire, qu’ils mettent en forme et dont ils assurent la direction de publication. La revue est publiée par Empire, la maison d’édition que les deux graphistes ont fondée en 2016. 

La revue s’est fixée comme programme de « regarder le graphisme ». Ce faisant, elle ne s’attache pas exclusivement à l’actualité de la discipline, mais s’intéresse aussi à son passé proche ou lointain, ainsi qu’à des formes de pratiques situées à sa marge. Le profil des auteurs et les formes d’écritures sont variés, et la mise en forme graphique des numéros participe pleinement de son écriture éditoriale.

Quinze numéros sont publiés chaque année, entre les mois d’octobre et de mai — période qui correspond à une année universitaire. Chaque numéro, de format A4, est le plus souvent composé d’un seul article richement illustré. La plupart des numéros comptent vingt pages, mais les exceptions sont de plus en plus fréquentes.

Ces quinze numéros annuels composent, ce que les animateurs de la revue appellent une « saison ». La temporalité de publication de la revue est très caractéristique. Cette périodicité et la répartition temporelle de la production de la revue qu’elle induit, ont été pensées en tenant compte des capacités de travail du studio et en prenant en compte des questions de production et d’économie. Elle permet aussi d’assurer une présence éditoriale régulière de la revue : pendant l’année universitaire un numéro paraît tous les quinze jours.

Les animateurs de le revue, François Havegeer et Sacha Léopold, conçoivent le sommaire de chaque saison dans un dialogue étroit et dynamique avec les auteurs. Une grande autonomie est d’ailleurs laissée à ces derniers dans le choix de leurs sujets et la façon de les traiter.

Avec la Revue Faire on comprend qu’une communauté éditoriale peut tenir lieu de comité éditorial. Et en observant les sommaires des trois premières saisons, on remarque que cette communauté s’étend. Une mécanique d’expansion qui est certainement le fruit du rayonnement croissant de la revue.